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La Maison

Naissance du premier foyer artistique
En 1860, Daubigny fait l’acquisition d’un terrain à Auvers-sur-Oise.

Il sollicite le peintre architecte Oudinot, son ami, pour dessiner les plans de sa Maison-Atelier. Au départ la maison est prévue pour avoir deux étages. Des pièces à vivre seront aménagées sur trois côtés de l’atelier. Ce dernier sera ouvert sur l’extérieur grâce à une grande baie vitrée.


Il annonce à son ami peintre Henriet : « J’ai acheté à Auvers un terrain de 30 perches tout couvert de haricots et sur lequel je planterai quelques gigots si vous venez m’y voir, sur lequel on est en train de me bâtir un atelier de 8 mètres sur 6, avec quelques chambres autour, ce qui me servira, je l’espère pour le printemps prochain. Le père Corot a trouvé Auvers très beau et m’a bien engagé à m’y fixer une partie de l’année. »
 
La maison est construite en 1861. Elle n’a finalement qu’un seul étage. La partie de l’atelier émerge de la bâtisse, car cette pièce ne fait pas moins de 7m50 de haut sous faîtage. La cuisine, l’entrée et la salle à manger dominent un beau  jardin fleuri face aux frondaisons du Château dans le quartier des Vallées.
 
Le premier foyer artistique d’Auvers prend vie.


Maison vue du jardin
La Maison-Atelier
La chambre de Cécile
En 1863, pour le vingtième anniversaire de sa fille Cécile, Charles-François entreprend d’orner sa chambre d’une frise composée de vingt couronnes de fleurs, toutes différentes. 

L’alcôve n’est qu’un buisson en fleur peuplé de mésanges affairées.

Cécile décore d’un bouquet de fleurs plein de fraîcheur en dessous des castagnettes, et le petit Bernard, alors âgé de 10 ans, représente une branche de cerisier avec vingt cerises.

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La Chambre de Cécile - CFD
La chambre de Cécile - © Colombe Clier MCC
Puis Charles François Daubigny ajoute des fresques  évocatrices de l’enfance de Cécile: illustration de récits (le petit Poucet, le Corbeau et le Renard, le Petit Chaperon Rouge), représentation de jeux habituels de l’époque (badminton, jeu de grâce, castagnettes, …).

Il y peint également son piano orné de quelques branches fleuries
Le piano de Cécile - CFD
Le piano de Cécile
Le corbeau et le renard - CFD
Le corbeau et le renard
Le jeu de Grace - CFD
Jeu de grâce
L'entrée
L'entrée de la Maison
L'entrée, vue sur la salle à manger - © Colombe Clier MCC
Faisant suite à la décoration de la chambre de Cécile, les amis de l’époque - dont Corot et Daumier - suggèrent que davantage de pièces de cette Maison-Atelier soient décorées.

Corot décide de décorer l’entrée (5 toiles aujourd’hui dispersées) ...  
 
Daumier peint le « Don Quichotte, Sancho Pansa et la mule morte », aujourd'hui au musée D'Orsay.
Une reproduction figure dans l'entrée, sur le mur à droite de la porte de la salle à manger, alors qu’il était à sa gauche à l’origine. 

L'Atelier
Corot conçoit la décoration de l’Atelier sur des cartons (aujourd’hui conservés au Musée de Baltimore). 

 
« À moments perdus », principalement les jours de pluie où il ne fait pas bon d’aller dehors pour peindre sur le motif, les Daubigny et leurs amis s‘activent à l’intérieur de l’Atelier. Ils reproduisent les dessins de Corot sur pas moins de 100m² de toile marouflée sur les murs. Oudinot, aussi peintre à ses heures, conçoit la cheminée sculptée en bois et les dessus de porte.
Pas moins de dix années seront nécessaires à cette fine équipe pour achever la décoration de l’Atelier.

 
Les enfants de Charles-François, Cécile et Karl, participeront également à l’œuvre commune. Karl fera son affaire des parties hautes des fresques de l’Atelier ainsi que des 350 motifs des frises qu’il exécute à main levée.

L'atelier
L'Atelier
La salle à manger
La salle à manger
La salle à manger
Dans la salle à manger Charles-François exécute  les quatre panneaux principaux, tandis que Karl y peint  le Coq sur la porte et Cécile les autres motifs.
 
Ne manquez pas le panneau très étrange, en face de la cheminé, qui représente une coupe d'étang !