Il sollicite le peintre architecte Oudinot, son ami, pour dessiner les plans de sa Maison-Atelier. Au départ la maison est prévue pour avoir deux étages. Des pièces à vivre seront aménagées sur trois côtés de l’atelier. Ce dernier sera ouvert sur l’extérieur grâce à une grande baie vitrée.
Il annonce à son ami peintre Henriet : « J’ai acheté à Auvers un terrain de 30 perches tout couvert de haricots et sur lequel je planterai quelques gigots si vous venez m’y voir, sur lequel on est en train de me bâtir un atelier de 8 mètres sur 6, avec quelques chambres autour, ce qui me servira, je l’espère pour le printemps prochain. Le père Corot a trouvé Auvers très beau et m’a bien engagé à m’y fixer une partie de l’année. »
La maison est construite en 1861. Elle n’a finalement qu’un seul étage. La partie de l’atelier émerge de la bâtisse, car cette pièce ne fait pas moins de 7m50 de haut sous faîtage. La cuisine, l’entrée et la salle à manger dominent un beau jardin fleuri face aux frondaisons du Château dans le quartier des Vallées.
Le premier foyer artistique d’Auvers prend vie.
« À moments perdus », principalement les jours de pluie où il ne fait pas bon d’aller dehors pour peindre sur le motif, les Daubigny et leurs amis s‘activent à l’intérieur de l’Atelier. Ils reproduisent les dessins de Corot sur pas moins de 100m² de toile marouflée sur les murs. Oudinot, aussi peintre à ses heures, conçoit la cheminée sculptée en bois et les dessus de porte.
Pas moins de dix années seront nécessaires à cette fine équipe pour achever la décoration de l’Atelier.
Les enfants de Charles-François, Cécile et Karl, participeront également à l’œuvre commune. Karl fera son affaire des parties hautes des fresques de l’Atelier ainsi que des 350 motifs des frises qu’il exécute à main levée.